THIS IS NOT RADICAL CHIC
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Le renouveau presque féodal que nous impose notre époque, ne saurait faire l'impasse de la question de l'art. Les artistes, encore pleins d'illusion (à perdre ?), pensant garder leur sacro sainte liberté créative dans ce monde du capital triomphant. Les ultra riches fabriquant le marché de l'art (bien regarder les chiffres ahurissants) il n'y a plus à espérer quoi que ce soit du milieu de l'art, si jamais on avait cru pouvoir espérer quoi que ce soit.
Alors : taper sur les multinationales et leurs millionnaires-milliardaire, serait la moindre des choses. Taper sur les transactions du marché de l'art lesquelles sont réservées à une super-élite, puis redistribuer à la masse des artistes indigents, serait aussi la moindre des choses. Un recours à l’impôt sur la propriété et la circulation du capital dans l'art. Et pas juste une reconnaissance de l'artiste comme travailleur, ou producteur, mais bien plus que cela.
Étrange que personne n'en parle vraiment chez les artistes, la plupart étant précaires, souffrant de mauvaises conditions de travail, les artistes visuels étant les plus touchés : pas d'accès à une protection sociale suffisante, occupation de plusieurs emplois le plus souvent hors du champ artistique, ou bien système d'assistance familiale pour ceux qui peuvent évidemment. Ou bien abandonner la pratique artistique tout simplement, ceci pour pouvoir économiquement vivre.
Finalement, (je ne sais pas si Piketty en parle) le cœur du problème de l'art est situé exactement là où se trouve le capital, et par instrumentalisation politique semblable aux années 1920-1930, là où montent les fascismes qui permettent de détourner les populations des problèmes de classe (qui parle de classes sociales chez les artistes ?). Le conservatisme, voir le caractère réactionnaire de l'art actuel, est également à l'image de son extrême précarité économique face aux géants du capital.