Hors-circuit le « Traîné sur le bitume » a.k.a « Dragged Across Concrete » de S. Craig Zahler



Il y a quelque chose de pourri au royaume d'Hollywood. Le dernier film en date de S. Craig Zahler ne sortira pas en salles. BAM. Du moins en fRance, cette démocratie où la fête de la musique finit en initiation à la plongée sous-marine dans La Loire avec quinze moniteurs trop motivés. Tout comme Annihilation, le dernier grand film d'horreur en date, c'est à dire le dernier film métaphysique avec une beauté comme Sigourney Weaver (Alien) ou Natalie Portman, le dernier opus du réal américain méconnu n'aura pas droit à une projection dans une salle digne de ce nom.

 
La dame pipi chez Metropolitan Filmexport 

Non allez jouer ailleurs Craig et ses fans, ici on préfère les films français réalisés par les bourgeois pour les bourgeois - thèse empruntée chez François Bégaudeau, le défonceur des portes ouvertes - ou les coréenades palmées un peu trop parfaites pour être honnêtes. Hitchcock, c'est génial pour les cours de technique niveau stade anal mais Dude, je préfère Cassavetes, sa thérapie collective qui a du cœur, de la sueur, des longueurs et des erreurs. J'ai dû donc me traîner à une projo privée à l'hôtel particulier de la Metropolitan Filmexport dans ce putain de 16ème arrondissement qui me fout les glandes avec toutes ces Ferrari et blondes en talons aiguilles. Et j'ai mis quatre vingt sept minutes dans le métro pour poser un cul dans cette salle de projo alors que je le préfère mon cul, en mode trempette dans le canal à la fraiche à péter dans l'eau pour gazer les silures albinos.


Revenons à nos moutons noirs, les héros de Zalher dans son dernier film maudit par la distribution. Pour les cinéphiles avertis (invertis ?) fans de films de genre, S. Craig Zahler nom difficilement mémorisable pour un junkie d'Open Bar et de baise polyamoureuse - la blennorragie mal soignée pourrit la connexion entre les synapses  - est déjà l'auteur mémorable de deux putains de bons films, je vous redonne une chance et l'envie de les (re)voir : Bone Tomawak et Brawl in Cell Block 99. Je ne reviendrais pas sur la qualité intrinsèque de ces deux bombes que nos pères aux Cahiers du Cinéma aurait snobé à leur illustre époque (les années 70) mais que les grands frères de Starfix (la décade 80 Here are the young men) auraient plébiscité avec j'en suis sûr, une couverture du réalisateur, avec titré  au hasard  : le nouveau Carpenter. Non pas que Zahler lui ressemble physiquement, d'ailleurs je ne sais pas de quoi il a l'air le type et au niveau de sa carrière, c'est tant mieux - on verra dans dix ans sa gueule et son look - ou qu'il filme comme Le Maitre du film métaphysique, non du tout mais tous les deux puisent leur cinéma à la même source sèche, âpre, austère presque tarie de nos jours : le cinoche maudit de la fausse série B, le vrai cinéma d'auteur burné qui fait la nique au cinéma sérieux des couilles molles applaudi par le troupeau des gens biens en smoking sur La Croisette, je veux parler du cinéma dur celui d'un Sam Peckinpah par exemple. Rien de moins, rien de plus que ce désir de purification par la peloche de nos âmes2merde et celle de son auteur. « Hé mec tu te sens mal ? Tiens, je vais t'emmener en voyage mental dans la tête de mes héros, après tu vas adorer ton existence de bobo raté et moi je vais pouvoir payer mes rentes à Los Angeles...» 

Il est où le champ ?

Je ne vous raconterai rien du dernier film de Zahler, la base de données avec tous les blogueurs professionnels de la profession bénévole en est déjà saturée. Moi TH chroniqueur pour les magazines branchés (qui déposent le bilan), je vous conseille juste de vous ruer sur le DVD le 3 août, tiens je vous donne le lien de la boutique d'Hors-Circuit comme le film est aussi hors-circuit... Traîné sur le bitume mais franchement, c'est quoi ce titre ? Et bien ma poulette, c'est littéralement la traduction littérale française de cette expression anglophone dragged across concrete. Quoi Concrete ? Comme la Concrete avec ses teufs techno sur la Seine qui se voit expulser de sa péniche culte ? Oui oui, nous sommes toujours habitants de ce beau pays fabuleux cher pays de mon enfance... Non, je te parle du dernier Zhaler au double titre bizarre et ce n'est pas une traînée de poudre qu'il faudra retenir du film mais des mecs qui se font traînés sur le bitume par leur destin... Bah, il laisseront toujours une traînée de sang, de vomi, d'intestins et de larmes... Putain les scènes.
 
Le DVD sortie le 3 août prochain.

J'oubliais presque de vous dire que les acteurs sont le grand Mel Gibson, le mythique Udo Kier (vu dans Cigarette Burns, un Carpenter tiens tiens...), le mec de Miami Vice (la série) - le blanc pas le négro et fais pas chier, tu verras dans le film, Mel Gibson se fait aussi traiter de négro - une actrice avec le nom de Carpenter (...) et puis l'acteur qui mesure presque deux mètres qui commence à peine sa carrière sérieuse : Vince Vaughn. J'ai oublié de vous avertir que le film dure 2h30 alors si vous avez des problèmes de prostate, demain dernière projection privée !!! (Tu veux l'info corporate ? Demande aux dudes du SDH) 2h30 oui... alors prenez votre médoc pour la prostate : Alfuzosine 1 comprimé à la fin du repas du soir. Oublié de préciser qu'il n'y a pas de musique dans le film à part des chansons de soul fictive (comme la chanson du générique de fin "Shoot the lions") qui sortent des différentes radios près des protagonistes et je finirai cet article par le point de départ, l'histoire : deux enquêteurs sont suspendus après une arrestation trop musclée. A court de tunes et confrontés à des problèmes personnels - l'amour qui finit en couple avec des mioches qui se font attaquer par des négros - ils décident de doubler des braqueurs de banque tendance hyper psychopathes pour leur subtiliser leur butin. A propos de trésor, regardez ce que j'ai trouvé à côté de la dame pipi de Metropolitan Filmexport. On choure ce truc en or et on le revend sur le Bon Coin comme des héros Zahleriens.