ALIEN REMOLEUX

Excellente et truculente soirée pleine d'anecdotes (et de rires), brillamment animée par l'étrange Monsieur Bier, qui nous a présenté une de ses obsessions : le non moins étrange Monsieur Rémoleux (ou Remoleux sans accent aigu, on ne saura jamais), Jean-Claude de son prénom, un "personnage" du cinéma français que je découvre grâce à L'Étrange Festival - XXXe édition.
 
Un cas presque unique de non-acteur, d'anti-comédien - ou de gros loser ? T'inquiètes, il était blindé - Quelques fois figurant à peine visible, une "gueule" dans les films de J.P. Mocky (comme dans son hellzapoppinien Chut! passé ce soir en première partie), dans un seul Tati (Mon Oncle) et dans un Orson Welles qui l'adorait. C'est par son biais que Mocky le découvrit lui qui le trouva un peu... « mongol » mais « fascinant » à ses dires dans une interview sonore passée avant le film.
 
Un "troisième couteau" dont les très (trop) sérieux Cahiers du Cinéma avaient publié la nécrologie (signée Olivier Assayas) avec ce titre génial : "Disparition d'une apparition". Un cas d'artiste sans œuvres — avec un "s" à œuvres bordel !!! Il me semble, mais je ne suis pas spécialiste, juste un dilettante dans cette filière, je suis même un paria, j'ai chié deux objets littéraires non identifiés, bref je suis l'exception qui confirme la règle de cette "tradifion" sans œuvre(s).
 
Rémoleux (ou Remoleux), à travers son absence de (grands)rôles et de re-connaissance, voire même d'une quelconque existence, semble incarner l’idée d’un non-artiste qui a marqué l’imaginaire d'une nano-élite, en ayant grâce à elle produit une non-œuvre "tangible à Tanger" comme j'aime spammer cette expression à mon confrère Yan Céh. Il a pris définitivement forme et vie dans l'Écrin de l'Etrange Festival tel l'urinoir de Duchamp dans une galerie.
 
Il est une figure bizarrement hype.r.anecdotique du cinéma, non pas par son talent, mais par "la singularité de sa hype singulière" (zob) due à sa drôle de présence, un chouia pathétique qu'il a occupée dans un espace liminaire, à la frontière de l’invisible et du visible. Pardon, je me perds là dans mon propre labyrinthe. C'est ampoulé, normal, il fait noir. Parfois soleil et c'est le PIKNIK SDH !
 
Ah oui, scoop ! Il était aussi l'héritier de Prisunic ! Aurait-il, avec sa fortune, aidé à produire certains films de JP ou d'Orson ? Hypothèse hérétique de votre vil spammeur.
 
Dernière nouvelle avant extinction des feux de ma crampe : il existe une association en l'honneur du personnage, qui peut se targuer de proposer une belle carte d'adhérent plastifiée et quelques actions au cours de ces 30 dernières années : trois à son actif, dont la confection d'un t-shirt à l'effigie de Jean-Claude. J'en veux.
 
Tu veux le mien ? MP baby ! Produit par WFTH.Paris stocké dans la cave du Colonel aka Laurent Hart.
 
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Hashtag dropping for Remoleux !
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RABE MES MIGNONS

Ceci n'est pas Jean-Claude Remoleux mais presque, tel un clone monstrueux : l'acteur Laurence R. Harvey. Cela vous donne une idée du physique de l'acteur fétiche de Mocky, bien que Rémoleux était de grande taille, très imposant, avec des lunettes à verres épais comme des culs de bouteille. Existerait-il donc, dans les méandres du cinématographe, un physique Remoleux ? Oserais-je le rebaptiser l'Alien Remoleux ? Allez, c'est fait. Tournée générale !
 
Icono : The Human Centipede le 2. La trilogie n'a jamais été projeté à L'Étrange Festival, et je me demande bien pourquoi... Trop trash ? Too much ? Le réalisateur est-il infréquentable ? J'adore cette horreur, surtout le premier. Un must du genre body horror WTF.