TWILIGHT MY FIRE (16 ans après)

 


On n'est pas sérieux quand on a 55 ans. Comme la plupart des pseudo bad-ass et autres puristes cinéphiles adeptes des films de genre, ou encore comme ces stakhanovistes œuvrant dans le concours de bite qui aura la plus grande tolérance à l'ignominie – "ma tolérance au trash est plus grosse que la tienne" – je n'avais pas daigné, du haut de ma tour de mépris snobisant, visionner ce film lors de sa sortie en 2008. Ni ensuite en DVD, ni sur les plateformes de drogues légales, et encore moins via des sites de téléchargement ou sur ces groupes FB et blogs d'échanges illicites. Comme beaucoup, je me disais : C'est quoi encore ce film de tapette ?

En gros, je schématise : cela aurait tout aussi bien pu être un film de lesbiennes ou de zoophiles. Mais contre toute attente, il n'y a jamais de scènes de sexe dans ce film – à peine des esquisses de french kiss. C'est pervers, et génial à la fois, de mettre en scène la frustration à ce point. Chauffe, Marcelle, chauffe !
Depuis quelques semaines, le virus de l'achat non-compulsif de DVD dans les bouges de notre société de consommation m'est retombé dessus. Après avoir rempli cinq disques durs externes d'un téraoctet chacun, blindés de films que je n'ai jamais visionnés, me voilà à nouveau en train d'acheter pour 99 centimes des films que je considère comme bons (ou cultes). Bizarrement, je passe au peigne fin les rayonnages de ces soi-disant daubes, catégorie à laquelle Twilight appartient.
 
Ce n'est pas compliqué : j'ai réorganisé toutes les étagères de mon Cash Converter, rue de Meaux. Les petites stagiaires rebeus m'adorent. J'arrive toujours à 19h15, et mon arrivée annonce la fin de leur torture salariale. J'ai un quart d'heure pour vérifier les nouveautés du jour et, comme je suis très efficace, je range chaque jour les films. Les balourds de la psyché appellent ça une manie, voire un TOC ; moi, je parlerais plutôt de rituel.
 
Quand d'autres, après huit heures de bullshit job, se mettent minables en afterwork dès 19h ou s'empressent d'enculer leur date Tinder, moi, Perceval, je range les étagères du Cash et repars heureux avec cinq à huit DVD dans un sac plastique. Ainsi, préservant ma pureté, je ne baiserai point un algorithme qui prendra ce regard de SPA. Je vaux mieux que cela et préfère l'abstinence des altérités injoignables.
 
Et le film, alors ? Super cool ! C'est vraiment un film de tapette lesbienne, et le deuxième est encore mieux pour les zoophiles (les loups). Plus sérieusement...
 
Tu veux que je t'explique vraiment pourquoi cette franchise est aussi jouissive que L'âge de l'innocence du petit Martin ? Oui ! Envoie un texto au 06 62 66 98 59 – appel non surtaxé, boobs de lolitas bienvenus.