Mèmes pas mal par Sacha Motan

 

Ce livre ne sauve rien, ne cache rien, ne promet rien : comme un plein silence, il touche un sublime qui blesse et délivre en Mèmes-Temps. Pas de câlins rhétoriques. Seulement la gifle nue de phrases qui saignent et qui bandent.

Cette poésie nous invite à toucher le fond et à nous y promener sans filet. Étreindre la douille, glisser ses doigts collants dans la prise de conscience. ThTh arrache Eros de sa naphtaline chic et le ressuscite. Le vrai, le sale, le vivant, celui qui échappe à tous les dérapages bien contrôlés d’une littératouze de symboles bien peignés. Plus de bouches fermées qui veulent être subtiles : ici ça éructe, ça bave. Mystère brut dans le visible, dans l’entrejambe, dans la gorge qui crie.

Des vers qui cisaillent la sclérotique pour nous réapprendre à voir un peu d’humanité autour de nous. Mèmes pas mal nous autorise à embrasser notre ombre le temps d’un slow, loin des orgies de pixels et de la saturation généralisée. Ça s’ouvre comme une veine, ça pue la peau, la peur, l’électricité. Parenthèse de papier ? Non. Putain de trou noir qu’on lèche à rebours.

Si aimer c’est donner ce qu’on n’a pas, alors ces pages balancent en pleine gueule le seul vrai cadeau : ce trou béant qui fout le feu au désir.

Sacha Motan

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