THE SADNESS OU LA TRISTESSE DU SPECTATEUR

 
 
THE SADNESS de Rob Jabbaz à L'Étrange Festival m'a fortement déçu et même ennuyé. Pas de scénario solide avec pourtant des moments de bravoure gore ou parfois esthétique même si la musique est trop facilement plaquée aux images comme dans un Blumhouse. Au fait, le son était beaucoup trop fort dans la salle 500. Il a problème le réalisateur question surdité ou il a peur de quelque chose ? 

Le film surfe sur un opportunisme gênant limite putassier à mon goût... Une pandémie (ah ah) qui rend les gens ultraviolents et qui leur fait commettre des atrocités comme énucléer une pauvre handicapée tête à claques, grosse aussi... Elle est lesbienne ? Rassure-moi Rob !!! - et la violer dans son orbite fraîchement ouvert mais la scène est filmée en hors champ. Normal, le film est interdit au moins de 12 ans. Nous sommes loin des films hongkongais de catégorie III des années 80 dont il essaie de draguer la nostalgie chez certains cinéphiles nostalgiques.

Nostalgie sucks. Je cherche l'OVNI radical contemporain au ciné, pas forcément le film gore jusque-presque-boutiste, ce genre trop hypé depuis quelques années. Comble de l'ironie ou de l'arnaque, il y a trop de hors-champs dans le film comme encore cette scène de la foreuse avec le gros nerd - seul ce personnage m'a touché, c'est dire - pourquoi couper le gros plan sur les entrailles et c'est quoi ce plan de tête explosée, un hommage à Scanners ou juste un pompage trop facile ? Trop de hors-champs bizarrement alors que c'est le fond de commerce de ce genre de films extrêmes, régis par un marketing de niche mais là, comme la production essaie en plus de draguer le mainstream de la vague zombie, sans parler de la sinistre actu de la grippette mais sans vraiment trancher sur la comédie gore ou le film engagé politiquement avec une putain d'histoire ou un vrai parti pris. 

Voilà à part çà, j'étais en agréable et corporate compagnie avec Tinam Bordage du Sadique-Master qui lui, a apprécié. « C'est généreux... » m'a t-il dit sur le générique de fin sous du trashmetal exténuant, le silence est parfois beaucoup plus efficace. Généreux ? J'en ai rien à braire de la générosité gore si il n'y a pas de catharsis efficace avec une identification forte avec les personnages et un suspense digne de ce nom. Moi je suis Petite Fleur Bleue Dansant dans les entrailles... Euh les Orties. J'aspire, entre autres, à de la poésie méta-physique même en soap sentimental violent (ou pas, rappelons la retenue dans History of violence du maître Cronenberg son dernier bon film...) mais pour çà, il faut du temps, de la narration, un putain de scénario et des acteurs et actrices au top. Ou du talent. La technique, les références ne suffisent pas ou la proposition d'une véritable vision. J'enfonce les trous ouverts sans hors-champ.

Du reste, totale digression, j'suis fasciné par la vieille série SONS OF ANARCHY qui regroupe les trois axes dont le gore, ce théâtre de la cruauté d'Artaud du pauvre (le livre sur l'image audessus tirée de SOA est un livre de ce cher Antonin). Pour l'anecdote hypouille, Stephen King est fan des Sons, il a même fait une apparition :  le maître du Maine himself joue (mal) un petit rôle à la Léon dans son rôle de nettoyeur psychorigide. 

Voilà rentrée 2021 et ben, SOA forever ! Si vous n'avez pas vu cette série ... Allez-y !!! 7 saisons et ça ne débande pas un instant (enfin juste ce qu'il faut pour repartir). Cette série pose le paradigme de la psychose du code bref, les fondements de la tragédie grecque sur une Harley Davidson et un sabre de feu. « Faire abstraction des appât-rances et arracher le cœur dans la poitrine du spectacle américain » m'a toujours dit mon prof de pâte à modeler sous coke.