SO BORING GALERIE

J'arrive dans cette galerie rue de Turenne en shoes d'été Mephisto de grand-père surmontées de chaussettes noir-violet-mauves façon tie and dye (les dernières du stock HT au magasin pour millenials, le New-Yorker au Millénaire), blancheur immaculée des murs, lumière aveuglante de spots basse-tension. Quelques collages sans intérêt que ma petite cousine colle sous kétamine quand elle a regardé pour la dixième fois Euphoria. Nous sommes bien dans un white cube du Marais Puant. J'aperçois au fond, deux bouteilles sur le bureau d'accueil surmontant un mac book pro et le crâne d'un stagiaire trépané Beaux-Arts. Une bouteille de Schweppes trône comme une rose fanée. Il manque cruellement ses cousines, les bouteilles de gin ou de vodka : remèdes ancestraux des dudes contre l'ennui et la culture. Je vois la gueule de la galeriste aussi accueillante qu'un centre d'accueil pour crackers. Sans demander quoi que se soit, je me barre direct rejoindre David G. sur une terrasse à 6€ la pinte. Je gueule contre ce prix parce que, voyez vous, c'est quand même l'happy jour... On nous sert des chips paprika molles et rassies. On les engloutit en parlant cul et sentiments, les mamelles de La Douille. Nous sommes bien dans cette fabuleuse ville appelée M.E.R.D.E comme scandait Daniel. Lili arrive, Laurent S., Kertugal aussi. On me dit par WhatsApp qu'enfin, la galeriste offre de la vodka. Mazette ! Il ne fallait pas perdre espoir dans l'humanité. Je cours rejoindre mes compagnons d'OB. Et me dirige direct vers la porte d'accueil pour crackers aka la bourgeoise qui se croit galeriste à Tribeca NYC. Je lui demande gentiment le shot promis. Elle me sert un dé à coudre et me dit « Nous ne sommes pas un débit de boissons » je réplique que je suis artiste sans œuvres avec manifeste et baise-sollers. Dégoûtée, elle me lance un regard de silure pourri. Je rejoins mes amis de beuveries éclatantes. La meuf  immédiatement ferme à clef sa putain de galerie2merde en nous lançant un regard noir. Je bois cul sec son dé à coudre de vodka discount sur le trottoir et matte les nanas qui frôlent le bitume. Certaines n'ont pas de culotte, c'est certain. Le mois de juillet est le pire mois de l'année pour un dude. Mais août arrive. Chute prochaine de la Cité des plaisirs éphémères. Je reprends la VR.