PALINDROME FANTÔME : L'ULTRA ORANGE PASSE AU ROUGE ET GRILLE TOUT LE MONDE.


 
Oh la la, mes petits agneaux de la hype, arrêtez tout. On ne parle pas ici du come-back du siècle et non plus d’un vieux revival pathétique sorti des catacombes du rock franchouillard (ou anglais). Non, non, ici c’est juste le parisien Pierre Émery qui gatecrashe la porte de l’oubli avec son nouvel album Palindrome fantôme, et c’est tout sauf fantomatique. Genre, Pierrot se permet de ressortir après 17 ans de silence et BAM, il vous balance une claque vicieuse. Écoute l'album, il se bonifie à chaque écoute.

Émery, ce jeune rocker qui traînait dans des groupes que personne ne connaissait (Cherokees, Suspense, ça vous dit quelque chose ? Non ? Normal), revient en mode solo à la Mad Max du rock rive extrême-gauche. Le gars nous manquait, mais alors grave et sa family aussi. Avec son style rock classieux et venimeux, là où chaque riff peut te filer une MST ou la Douille (La fille aux cheveux noirs). Et re-bam ! Ultra Orange revient des enfers pourpres pour nous sauver de la pop sous Lexomil.
 
Et là, surprise, à la prod, c’est qui ? Pierre himself. Oui, oui, c’est lui qui fait tout comme un grand. Le dude s’est enfermé dans son home studio, a branché ses guitares, a fait grincer ses cordes vocales et il a pondu une pépite. Et attention, on n’est plus dans l’anglais de façade des branleurs qui veulent jouer aux rockstars internationales. Non, monsieur parle-chante dans la langue de Gainsbourg, et pas pour faire tendance. Pierre, il a minimalisé le minimalisme, t’as l’impression qu’il te crache dans l’oreille ses frustrations de 17 ans avec la classe des losers magnifiques.
 
Par contre, la fin, le dernier morceau, là, « You’re Like the Summertime » ? Alors là, accrochez-vous, c’est du lourd, et en anglais s’il vous plaît, comme pour dire : "Les mecs, les filles je vous ai pas oubliés, c’est juste que je suis trop honnête pour chanter tout l’album en anglais." Le morceau explose tout, c’est une fusée, un missile sol-air qui fait passer Oasis pour une vieille caravane rouillée. Et pourtant, on sait tous que je n'écouterai jamais le prochain album d'Oasis. Pourquoi ? Parce qu'il n'existera jamais. Mais croyez-moi, Pierre Émery, lui, il les a déjà éclatés dans un multiverse. Game over les frérots.
 
En passant, un petit clin d’œil à Gil Lesage, sa belle et complice de toujours, qui a balancé les visuels des plus stylés. Sans parler de leur fille, Lou, qui s'invite pour une balade toute douce, Rêver of Forever. Genre, on te balance du mélodrame tendre, du rock qui caresse et qui saigne en même temps. Bref, c’est pas du rock de Feu Charleston ou à La Flemme, c’est de la musique qui vit, qui meurt, qui te fait trembler avec elle et en famille. J'aimerai bien être leur chien stupide.
 
Pierre Émery, les potos, c’est un dude qui n’a plus rien à prouver mais qui te balance un album comme s’il jouait sa mélancolie au casino à Deauville. Et devinez quoi ? C’est réussi. Au revoir la scène fade de la pop-rock française trop hypée, bonjour le venin.
 
CE SOIR 13 SEPTEMBRE 
RELEASE PARTY A L'HÔTEL DE LA LOUISIANE, 
j'y serai parce qu'en plus, ils sont généreux.
 
 
Bohème - la stagiaire du Syndicat Du Hype sous influence IA/ 
Prompt THTH - payée 22 euros le feuillet.