AH CES PETITS WINNERS DE STREET ARTISTS


Depuis le début, les "artistes de rue" se suicident symboliquement en participant à la mise à mort de leur art en exposant dans les galeries wannabe de préférence rive-gauche. Rappel d'algèbre pour les nuls.

Leur art le plus souvent figuratif, arraché à la rue en une baguette magique, devient du marketing visuel prêts à être désintégré dans l’indus-truie visuelle ou voué à un accrochage privé dans le loft d’un american psycho. Ainsi comme le (faux) urinoir de Duchamp (rentier et vendeur de tableaux sous le manteau... quel coquin ce Marcel et il a chouré le concept de l'urinoir à une poètesse) devenait le premier art punk – le punk qui, aujourd’hui finit désormais au Bon Marché - en étant exposé dans un lieu d'art, les visuels de street art, eux plus ou moins savants (techniques) re-contextualisés dans les white cubes de la winne, deviennent comme les roues du carrosse de Cendrillon de vulgaires citrouilles tradées sur le marché de l’Obscénité Libérale. C'est marrant comment les suckers de l'art – les faiseurs comme les acheteurs - oublient d'un seul coup leur indignation du lundi - le réchauffement climatique, ce n'est pas bien mais vendre du street art aux chinois ou aux russes le mardi entre 16 h et 22 h, c'est cool !!! - Hé oui quand l'argent parle, la conscience ferme sa gueule. L'enterrement rapporte c'est sûr. Enfin il faudrait checker quand même, il y a une hype dans ce milieu de parts-venus. Déjà, ayant peur d'être de simples dudes anonymes au RSA, les rebelles du système capitulent en encadrant leur œuvres dénaturées sur les murs blancs.

Alors si certains sont doués, cela reste quand même du sous Warhol les loulous. Quand un art peut être vectorisé sous Photodaube, c'est mort niveau avant-garde. Essaie de vectoriser du Bacon. Ainsi parvenus à l'intérieur de galeries appartenant à des propriétaires über-bobos qui foutent eux des "Inauguration (uniquement sur invitation) : mardi 15 octobre de 16h à 22h" ... Mais comment moi, j’exploserai la rue de Turenne ce soir avec un immense jet de peinture noire ou blank (plus sexuel le blanc séminal). Tiens, imaginons un camion anti-émeutes qui propulserait "in situ" sur les vitrines des galeries un puissant jet de peinture, avec sur le véhicule blindé marqué SUCKERS GO HOME : LA RUE.

Alors frères-et-sistas : quand un serviteur du caca-pital vous interdira  ce soir l'entrée d'un vernissage, d'une expo d’un art dit de rue, prenez votre portable et filmez le refus en demandant l'explication et spammez çà sur le facebook du street artist mais peut être que je m'emporte - je dors bien en ce moment, je me lève à midi le chat prend des calmants et me laisse pioncer je dois avoir des mois de retards question sommeil - et que les galeries seront faciles à gatecrasher ce soir avec j'espère, à picoler et ne parlons pas de bouffer, c'est quand même que du street art. 

RAPPEL "Le refus a toujours constitué un rôle essentiel. Les saints, les ermites, mais aussi les intellectuels, le petit nombre d'homme qui ont fait l'Histoire sont ceux qui ont dit non, et non les courtisans et les valets des cardinaux." Pier Paolo Pasolini.